Presentation du film
Corinne Mélis et Christophe Cordier dressent dans leur film D'égal
à égales le portrait de quatre femmes, migrantes ou filles
d'immigrants, et syndicalistes. Ces pionnières ont choisi de s'engager
alors qu'elles travaillent dans des secteurs réputés difficile pour le
syndicalisme. Leurs parcours, entre action collective et émancipation
individuelle, posent de façon concrète la question de l'articulation des
luttes face à l'exploitation, le racisme et le sexisme.
Anissa, Dorothée, Keira et Nora ont décidé de prendre la parole contre les inégalités. Elles sont issues de l'immigration et, à ce titre, elles subissent une triple discrimination : sexiste, raciste et sociale. D'égal à égales de Corinne Mélis et Christophe Cordier raconte leur prise de conscience, leurs luttes pour les droits des femmes, pour la reconnaissance et pour la dignité. Le film suit leurs itinéraires personnels d'où il ressort une réflexion sur l'émancipation individuelle et collective, car les deux réalisateur-es ont choisi de croiser les expériences d'Anissa, Dorothée, Keira et Nora avec les paroles des ouvrières de LIP, dans les années 1970.
Elles ont choisi de s'engager face à la dureté des conditions de travail et à la précarité des salarié(e)s dans les secteurs du nettoyage, du commerce, des services aux particuliers, d'industries à l'agonie, où l'on retrouve nombre de femmes issues de l'immigration. En provenance d'Afrique du Nord et d'Afrique de l'Ouest, elles s'inscrivent dans une histoire migratoire post-coloniale qui imprègne leur cheminement individuel. Travailleuses et syndicalistes, elles bousculent les stéréotypes sur les « femmes immigrées ».
Traversant et retraversant ces multiples frontières, elles incitent leurs interlocuteurs/trices à modifier leur regard sur les femmes, sur les immigré(e)s, sur les ouvrièr(e)s et les précaires. Par-delà les conflits du travail, elles nous racontent une démarche d'émancipation individuelle et collective dans une société où sexisme et racisme restent d'actualité, tandis que s'accentue la précarisation du salariat. Dans l'espoir d'être traitées, enfin, « d'égal à égales ».